Les recommandations sont en défaveur d’une prise d’alcool pendant l’allaitement mais pour autant, l’allaitement ne doit être vécu comme une contrainte. En effet, l’objectif de cet article est de trouver un équilibre entre plaisir festif et poursuite de l’allaitement sans danger pour bébé.
Eclairons nous sur les mécanismes de l’alcool pour allier au mieux allaitement & festivité !
L’alcool passe dans le lait à un taux similaire à celui retrouvé dans la sang mais il ne modifie pas sa composition. Il se produit en revanche de façon transitoire mais significative des modifications dans la production des deux hormones liées à l’allaitement.
En effet, le réflexe d’éjection stimulé par l’hormone appelée l’ocytocine est diminué après une prise d’alcool. La quantité de lait obtenue par le bébé ou par l’expression de lait en sera donc diminuée. Le taux de prolactine lui en revanche est en augmentation. La prolactine étant responsable de la fabrication du lait, il en résulte une augmentation de quantité de lait produite et parallèlement une sensation de plénitude mammaire ainsi qu’une sensation d’euphorie et de détente associées à cette hormone.
Comprenons ainsi une augmentation de la production de lait mais une diminution d’éjection de la quantité de lait pour bébé en cas de prise d’alcool. Votre bébé recevra donc moins de lait pour un même effort de succion même si votre sein produit une quantité de lait suffisante.
   Quand est-il préférable de consommer un verre d’alcool ?
Les spécialistes préconisent une prise d’alcool à distance d’une tétée. Autrement dit, si il y a consommation d’un verre d’alcool il est préférable de le consommer juste après une tétée afin de limiter le passage important pour bébé.
A noter également, la prise d’alcool à jeun augmente la rapidité de son absorption (donc de son effet neurologique, hormonal et de sa diffusion dans le lait) : 30 à 60 minutes à jeun pour 60 à 90 minutes chez une femme ayant des aliments présents dans son estomac.
En résumé boire un verre de 10 g d’alcool pur (cf équivalence ci-dessous) en ayant mangé et à distance d’une tétée semble plus favorable, 2 heures minimum en moyenne après une tétée.
Quelle quantité puis-je absorber sans être délétère pour mon enfant ?
La quantité dépend de la taille, du poids et du métabolisme de chaque individu pour éliminer le nombre de verre absorbé. Une femme petite et mince verra son temps d’élimination totale d’alcool plus important qu’une personne plus grande et plus forte pour un même nombre de verre consommé.
Par ailleurs, plus le nombre de verre est important plus le temps d’élimination est également important.
Les conséquences sur l’enfant en cas de consommation excessive sont :
       – Trouble du sommeil
       – Diminution de la quantité de lait ingérée
       – Risque d’hypoglycémie
       – Risque d’altération du développement par toxicité de l’alcool
L’alcool est à consommer avec modération. La prise d’alcool diminue la vigilance et la capacité d’écoute des besoins de son bébé.
NB : 10 g d’alcool pur = 25 cl de cidre = 25 cl de bière à 5° = 10 cl de vin = 10 cl de champagne = 6 cl d’apéritif à 20° = 3 cl de whisky = 2,5 cl de boisson anisée non diluée = 2,5 cl de digestif à 45 °

Rédactrice : 

Céline BOURGANEUF
Consultante en lactation IBCLC
Accompagnante BN, Approche Colson
celinebourganeuf.com

Références :
Allaiter aujourd’hui n° 64, LLL France, 2005.
lllfrance.org AA 64 : alcool et allaitement
meilleurdepart.org
la medecine de famille canadien 2002; vol. 48, p. 39-41