Allaitement et césarienne

Allaitement et césarienne

 La césarienne …

La césarienne est un acte chirurgical délicat. Elle peut être programmée ou effecttuée en urgence. En cas d’urgence le plus souvent, le stress et le traumatisme de l’enfantement par voie haute sont réelles et ce sur les jours, les mois qui suivent la naissance de son nouveau-né. L’allaitement peut ainsi être retardé et le démarrage des tétées fragilisé.

L’allaitement est coordonné selon deux hormones; la prolactine, l’hormone qui produit le lait et l’ocytocine celle que l’on appelle aussi l’hormone de L’amour.

L’ocytocine est une hormone qui permet l’éjection du lait et c’est elle également qui joue un rôle important sur nos émotions et notre bien être.

La césarienne, quand elle est vécue plus difficilement, qu’elle soit programmée ou en urgence, limite la production de l’ocytocine et peut retarder la montée de lait par défaut d’éjection et de stimulation si l’accompagnement n’est pas efficient.

Cependant, lorsque la césarienne est accompagnée, bien entouré, et que l’allaitement est également protégé et soutenu dès le début de la grossesse par des personnes qualifiées, les premières mises au sein son plus précoces, plus sereines et sans retard de la montée de lait.

La compréhension de la physiologie et de l’anatomie ainsi qu’un suivi par une professionnelle de santé spécialisée vous permettra une grande autonomie dans votre allaitement et de mener à bien votre parcours lacté avec bébé.

A noté : l’entourage est un point clé pour réussir son allaitement. Les consultations sont préconisées avec la présence de votre partenaire pour optimiser vos chances d’allaiter !

Rédactrice : 

Céline BOURGANEUF
Consultante en lactation IBCLC
Accompagnante BN, Approche Colson
celinebourganeuf.com

Source : lll.org

 

 

 

Le sevrage Partie 1

Le sevrage Partie 1

 Le sevrage de l’allaitement maternel

L’allaitement maternel est un mode d’alimentation, pour les mammifères humains, programmée pour être fonctionnel jusqu’aux 7 ans de l’enfant. Il est dit dans la littérature que le lait maternel est bénéfique pour nos bébés jusqu’à ce que les dents de « lait » tombent, ce qui correspond aussi à « l’âge de raison » en psychanalyse freudienne. C’est également vers l’âge de 6 ans que le système immunitaire est totalement mature… Une coïncidence !?

Le lait maternel est il toujours nourrissant ?

Les recherches ont noté que l’allaitement maternel est riche tant en matière nutritionnelle qu’en hormone de croissance et en anticorps pour que l’enfant allaité pendant ses premières années de vie (6 ans) soit satisfait dans tous ses besoins jusqu’à sa maturité digestive, hormonale, immunitaire.

La durée moyenne d’allaitement en France est de 17 semaines, soit environ 4 mois. Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) il est recommandé un allaitement maternel exclusif pendant les 6 premiers mois des bébés et de le poursuivre pendant la période de diversification alimentaire, et ce, au moins jusqu’aux 2 ans de l’enfant.

Une chose est sûre, l’arrêt de l’allaitement n’appartient qu’à la mère et à son bébé. Nul ne se substitue au choix de l’arrêt des tétées au-delà d’un problème de santé grave pour l’un des deux.

Comment parler de sevrage naturel, sevrage induit du bébé, du bambin, complet ou partiel, comment s’y prendre, savoir si l’on est prêt, nous et notre bébé ?

Il existe différentes manières d’arrêter un allaitement.

Les Différents types de sevrage en pratique

Le sevrage dit « du bébé » est un arrêt de l’allaitement avant l’âge de 2 ans et le servage « du bambin » concerne l’enfant de plus de 2 ans.

 – Le sevrage induit est lié soit à des facteurs intrinsèques en lien avec le choix de la mère, ou le choix de l’enfant. Soit, des facteurs extrinsèques comme une chirurgie lourde pour la mère, un traitement médicamenteux incompatible avec la poursuite de l’allaitement maternel pour la mère ou le bébé. Il est aussi et le plus souvent lié à une société opposée, un climat familial défavorable, inconciliable.

 – Le sevrage naturel, lui est un choix éclairé et exprimé le plus souvent par la mère et/ou par l’enfant.

Eclairage sur les croyances et le sommeil des bébés 

La maturité du sommeil de l’enfant se situe vers l’âge d’un an. Son cerveau devient mature, la différenciation entre la mère et l’enfant par le bébé se fait vers l’âge de 9 mois, appelé aussi « l’angoisse de l’étranger ». Cette phase de maturation permet une différenciation pour le bébé des deux individus et développe une autonomie motrice, mais aussi dans les cycles de sommeil.

Les plages de sommeil sont plus longues (4-6 heures) et les cycles de sommeil s’enchaînent avec moins de réveils et moins de besoins de présence parentale pour se rassurer et s’endormir à nouveau. 

La fatigue maternelle est souvent la cause de l’arrêt de l’allaitement à cet âge avec la reprise d’une activité professionnelle et l’absence d’information sur la normalité des réveils nocturnes et des tétées nocturnes indispensables pour apaiser l’enfant, le nourrir, le rassurer sur cette phase 00-5h ( phase hormonale active de prolactine élevée pour stimuler la lactation sur les 12 prochaines heures.).

La mélatonine est une hormone, également sécrétée dans le lait maternel, qui aide à l’endormissement de l’enfant et le sommeil profond du bambin.

Les bébés bénéficient par le lait maternel des hormones facilitait l’endormissement (tryptophane et mélatonines présentes dans le lait maternel du soir à partir de 17 h), le sommeil profond dit réparateur leurs actions de régulation sur le rythme cardiaque et le stress.

A noté également qu’une mère qui allaite à une capacité d’endormissement plus rapide et une réparation cellulaire, par un sommeil profond, plus activent.

Il est dit dans la littérature qu’une mère qui allaite à un sommeil de qualité plus important et que 1 heure de sommeil équivaux à 2 heures en temps normal sans allaiter. Autrement dit, une mère qui dort 4 heures, c’est comme si elle en avait dormi 8 en termes de qualité de sommeil.

Les réveils sont certes fréquents par les tétées répétées la nuit, mais la qualité du sommeil est meilleure et plus réparatrice !

Les 3 raisons d’un sevrage induit

  Le corps médical

 L’entourage

–  Le désespoir.

Parfois, les mères ont un manque d’accompagnement, un manque de lait, une hyperlactation non contrôlée, de la douleur persistante, du stress, un traumatisme…

Le sevrage partiel ou complet 

 Le sevrage partiel se décline sous différentes formes. Par exemple, des bébés qui ne tètent plus en journée (appelée aussi un allaitement mixte) incluant du lait artificiel le jour et la poursuite de l’allaitement et des tétées la nuit. Un arrêt de l’allaitement la nuit, seulement le matin et le soir ou encore seulement en présence de mère…

 Le sevrage complet se fait lui, en général, entre une semaine à trois semaines, avec une introduction progressive de lait de préparation en lien avec la baisse de la lactation physiologique sur la diminution de la stimulation.

Pour info, la prise en compte des émotions, des ressenti de la mère, du bébé prédisent de la facilité ou non du sevrage. Plus la mère et l’enfant sont en accord parfaits avec l’arrêt total ou partiel de l’allaitement plus sa réussite est assurée !

Le sevrage imposé ou induit

Souvent, le corps est en disharmonie avec l’esprit ce qui entraîne des difficultés de sevrage avec une hyperlactation, un engorgement ou autres pathologies de l’allaitement. Savoir s’entourer, se faire accompagner pour comprendre les mécanismes de défense, comprendre le pourquoi, pour qui, le sevrage est induit, créer un environnement propice et adapté au procéder du sevrage, quand le faire, comment le faire, pour léser le moins possible son corps et limiter la frustration pour son enfant également.

Plus le choix est acquis, compris et ultime, plus le sevrage sera aisé.

La culpabilité est présente trop souvent et inconsciente la plupart du temps.

Savoir prendre du recul sur la situation, accepter les phases de deuil qui en découle. Accepte la difficulté, la souffrance quand l’arrêt de l’allaitement est imposé.

Faisons un projet de sevrage ensemble, étape par étape, petit à petit à votre rythme. Limiter les tétées, les engorgements, l’introduction du lait de préparation en fonction de vos possibilités, de vos besoins…

À Savoir : une glande mammaire stimulée produira du lait. Limiter les tétées, c’est limiter la stimulation donc la production. Pour que la glande mammaire involue totalement, (c’est-à-dire la diminution de la production jusqu’à l’arrêt de production de lait), c’est en général sur 9 mois que cela se produit.

 

Trouver rapidement une consultation, prenez rendez-vous sur  Doctolib (vidéo ou cabinet).

 

Rédactrice : 

Céline BOURGANEUF
Consultante en lactation IBCLC
Accompagnante BN, Approche Colson
celinebourganeuf.com

Source : OMS, PNNS, HAS, ANAES, AFFSAPS

 

Sevrage, le Podcast !

par Milkshaker | Le podcast qui agite les neurones !

Le sevrage Partie 2

Le sevrage Partie 2

Le sevrage de l’allaitement maternel

 La prévalence et la durée de l’allaitement augmentent actuellement dans les pays occidentaux, en raison de la prise de conscience croissante des intérêts de l’allaitement maternel.

La démarche de sevrage

Le projet de sevrage, c’est avant tout, se poser les bonnes questions sur l’arrêt de l’allaitement.

Pour les professionnels, c’est accompagner la mère vers ses propres instincts, ses propres contraintes, ses propres besoins et celles de l’environnement familial, professionnel, amical. Pour les mères, c’est savoir pour quoi, pour qui, je souhaite arrêter l’allaitement ?

Que voulez-vous ? Faire la différence entre vouloir, pouvoir et avoir envie.

Tous les types de sevrage sont compatibles dès lors qu’il existe une harmonie avec l’arrêt de l’allaitement et le choix de la mère d’arrêter.

Les traitements sont-ils une cause majeure de sevrage ?

La plupart des mères peuvent continuer d’allaiter en suivant un traitement médicamenteux : soit avec le médicament prescrit soit avec un autre médicament de meilleur choix, soit en reprenant la réelle nécessité du médicament.

Beaucoup de traitements sont compatibles avec l’allaitement maternel. Peu de médecins sont spécialisés en allaitement maternel et beaucoup manque d’études et d’articles en lien avec la prise d’un traitement et l’adéquation de certaines molécules et le faible passage de celles-ci dans le lait maternel.

Les références sur les études des traitements compatibles avec l’allaitement sont répertoriées sur : 

 Le CRAT

 E-lactancia

En cas d’incompatibilité, même si cela reste rare, le délai le plus physiologique est de 1 à 3 semaines pour un sevrage complet induit.

A noté l’allaitement maternel réduit les risques du cancer du sein, des ovaires. Il prévient également de l’ostéoporose après la ménopause. Après l’accouchement, l’allaitement réduit les saignements, les risques d’anémie, favorise la rétractation rapide de l’utérus grâce aux contractions utérines en lien avec l’ocytocine secretée pendant les tétées. Il prévient aussi des maladies cardiaques, du diabète de type 2. Enfin, il diminue les risques de la dépression du post-partum et favorise la perte de poids.

À savoir également, l’allaitement maternel est un mode de contraception naturel durant la durée de l’allaitement exclusif les 6 premiers mois.

Et le refus du biberon on en parle ?

C’est un vaste sujet !

Les bébés qui ne veulent pas du biberon sont aussi ceux pour lesquels les mères sont en inadéquations avec l’arrêt de l’allaitement le plus souvent imposé. La part psychologique est à prendre en compte dans le passage du sein au biberon.

Par ailleurs, il existe des cas plus spécifiques comme les troubles de la succion, les freins de langue restrictifs associés. Parfois, la prise même du biberon est difficile d’un point de vue fonctionnel.

À noté, les changements de succion sont problématiques, ils peuvent fatiguer l’enfant et lui demander un apprentissage long pour lequel la réussite n’est pas certaine parfois.

Un suivi pluridisciplinaire peut être nécessaire pour connaître l’origine des troubles et adapter une prise en charge globale.

Mener un sevrage seule est ce possible ?

Il y a des sevrages qui se font de manière très naturelle et sans l’accompagnement d’un professionnel de santé, d’une consultante en lactation.

Néanmoins quand il y a trop de questions qui commencent à émerger, le stress arrivant, parfois en une seule  consultation, les mères arrivent à retrouver leurs besoins, leurs choix et trouver le bon créneau pour démarrer, reprendre le sevrage, l’allaitement aussi.

Dois-je sevrer mon bébé pour une nouvelle grossesse ?

Une grossesse ne nécessite pas l’arrêt de l’allaitement en cours. Cependant, le lait va varier au niveau de son goût, en lien avec la phase dite colostrale, avec un lait plus salé : soit les bébés démarrent une grève transitoire de la tétée, soit l’enfant tète davantage et la lactation augmente avant la naissance.

Adapter les tétées en fonction du rythme et de la demande de l’enfant en passant par un allaitement à l’amiable ou les besoins de la mère et du bébé sont respectés.

Après la naissance, le co-allaitement est possible. Il favorise la production de lait pour le plus petit et renforce le lien avec le plus grand limitant ainsi la sensation de mise à l’écart.

Le lien fraternel est renforcé par les moments de tétées en communs, la notion de partage et d’échange est de mise !

Le plus souvent, le retour de couche est un indice du corps pour signaler qu’une nouvelle grossesse peut de nouveau arriver.

L’allaitement n’altère en rien la venue d’un futur bébé. La grossesse dépend aussi et beaucoup de l’état psychique de la mère. Ce n’est pas qu’une question de biologie, d’hormones ou de retour de couche…

Comment sevrer mon bébé ?

Beaucoup de questions se posent autour du sevrage du bambin.

Les raisons sont souvent exprimées par :

 La fatigue chez les mères

 Le besoin d’un retour à une nuit plus sereine et moins hachurée par les tétées nocturnes 

Je vous invite à (re) lire la première Partie sur le sevrage et les croyances liées au sommeil pour comprendre la nuit d’une mère allaitante.

C’est le plus souvent une charge mentale extérieure plus que les réveils nocturnes qui génère le souhait d’un arrêt de l’allaitement d’où l’importance d’allaiter à l’amiable et plus à la demande.

En chiffre, 40 % des bébés de mois de 6 mois ne font pas leurs nuits et 30 % à 12 mois pour les bébés allaités et non allaités confondus.

Ne pas faire ses nuits, c’est ne pas être en capacité neuro développementale d’enchainer  7 à 12h  de sommeil et c’est physiologique  et normal à cet âge !

En termes de besoin physiologique, pour un enfant allaité, les tétées sont de l’ordre de 3 à 12 réveils par nuit.

Un allaitement à l’amiable késaco ?

À cet âge, l’allaitement se veut à l’amiable et plus à la demande.

Il est le plus souvent encore trop  à la demande du bébé sans que les besoins de la mère soient respectés.

À l’amiable, c’est un allaitement qui se veut respectueux des besoins et des choix de la mère en équilibre avec ceux de son enfant. Pour exemple, l’allaitement ne se veut pas subi. La mère est en droit de refuser une tétée si le moment, le lieu, l’environnement ne s’y prête pas.

L’épuisement et souvent lié à un allaitement  » corps et âme », à la demande du bébé, dans une préoccupation maternelle primaire exacerbée. Ceci n’est pas un jugement, mais peut être une explication au besoin de sevrer plus précocement que souhaité un allaitement des plus grands.

Savoir dire non à son enfant quand l’allaitement n’est pas souhaité dans le temps imparti, pour la mère, en faisant preuve d’autorité bienveillante comme pour les gestes du quotidien ou la prévention des accidents domestiques.

Accueillir la frustration et accompagner le non-allaitement avec empathie et bienveillance en expliquant parfois et restant disponible et présent pour d’autres activités avec lui.

S’accorder une pause, un temps pour soi, un moment où la tétée n’est pas, plus, une priorité.

À partir de 6 mois l’allaitement peut devenir à la l’amiable.

À 22 mois, les demandes sont différentes, notre corps nous appartient, notre poitrine tout autant !! La gestion de la crise est certes un moment désagréable à passer, mais nécéssaire pour faire comprendre à l’enfant les limites maternelles de l’allaitement.

N’oublions pas également que l’enfant à cet âge à une grande plasticité cérébrale et une facilité d’adaptation au changement.

Savoir prendre du temps, du recul sur la situation.

Savoir qu’elles sont les tétées qui vous dérangent ?

Le sevrage nocturne est il possible ?

C’est une fausse bonne idée avant 2-3 ans. L’enfant a réellement des besoins nutritionnels même la nuit. L’OMS le confirme en recommandant un allaitement jusqu’à au moins 2 ans.

Le taux de lait maternel absorbé la nuit pour les bambins correspond à 40 % des besoins journaliers.

Trouver un compromis avec l’enfant, avec le conjoint, le planning de la famille pour démarrer le sevrage. Savoir le respecter pour donner des repères nouveaux à l’enfant. Le choix se fait dans l’échange avec l’enfant, les paires en amont de chaque décision.

Les raisons physiologiques d’un sevrage plus difficile

Les troubles de l’oralité, de la succion peuvent nécessiter parfois un besoin de nutrition en fractionnée, c’est-à-dire des petites quantités souvent et des enfants qui réclament souvent, très souvent et plus la nuit. Ces bébés, dit aux besoins intenses sont des enfants qui nécessite d’être suivi par une ostéopathe, une orthophoniste, une diététicienne…

Chaque difficulté nécessite une prise en charge spécifique et pluridisciplinaire pour déterminer les besoins propres de l’enfant. Calculer les apports nutritionnels et l’équilibre alimentaire sur 24 h permet d’appréhender au mieux le sevrage de l’enfant et soutenu par des professionnels avertis.

Le sevrage naturel, c’est le bambin qui va petit à petit se desintérresser du sein au grès de ses besoins et de ses envies pendant plusieurs heures, plusieurs jours pour reprendre un peu plus tard et finir par ne plus vouloir le sein.

Faisons confiance à nos enfants…

Le sevrage n’est pas un période anodine qui se doit d’être protégé et parfois accompagné pour limiter la culpabilité, la tristesse, les traumatismes physiques et/ou psychologique.

« Le sevrage naturel, c’est une danse des tétées entre l’enfant et la mère, un accordage des besoins de chacun. »

    Trouver rapidement une consultation, prenez rendez-vous sur Doctolib (vidéo ou cabinet).

    Rédactrice : 

    Céline BOURGANEUF
    Consultante en lactation IBCLC
    Accompagnante BN, Approche Colson

    contact@celinebourganeuf.com
    celinebourganeuf.com

    Source : OMS, PNNS, HAS, ANAES, AFFSAPS

     

    Le sevrage de l'allaitement maternel

    par Céline Bourganeuf | "Milkshaker" Le podcast qui agite les neurones !

    S’informer pendant la grossesse

    S’informer pendant la grossesse

    L’allaitement maternel pendant la grossesse !

    S’informer pendant la grossesse c’est comprendre l’anatomie, la physiologie et les mécanismes de l’allaitement maternel pour optimiser ses chances de réussir.

    Appréhender l’allaitement maternel c’est aussi se donner l’opportunité de faire un choix éclairé et conscientisé des enjeux pour la santé de maman et bébé.

    L’allaitement maternel est une continuité de la grossesse puis de l’accouchement. l’hormone qui régit la maternité est appelée ocytocine. Elle est le synonyme même de l’hormone de l’amour !

    Prendre soin de son corps par des exercices doux comme le yoga, la marche, la piscine et de son esprit par la méditation, la relaxation, le cohérence cardiaque permet de libérer l’ocytocine, d’optimiser le processus d’enfantement et de stimuler la première tétée.

    Une alimentation équilibrée favorise également la montée de lait et le sommeil pour maman et bébé.

    Pour une naissance heureuse, il est subtile et préconisé de reduire le bruit, la lumière, les interlocuteurs, le stress, la faim, la soif, la douleur. Accoucher dans un environnement maternel sécure et confortable c’est favoriser la continuité hormonale pour garantir la sérénité d’un démarrage de l’allaitement respecté.

    Love Peace & Milk

     

    Photo by the best @enviedeshoot @mummood_officiel

    Rédactrice : 

    Céline BOURGANEUF
    Consultante en lactation IBCLC
    Accompagnante BN, Approche Colson
    celinebourganeuf.com

    Telecharger ici le nouveau « Guide de l’allaitement maternel » 2023 de Santé Public France

    Allaiter à la maternité !

    Allaiter à la maternité !

    Visites limités à la maternité pour un allaitement favorisé !

    « Restriction des visites en maternité : un impact positif sur l’allaitement, selon une étude à Nice »

    Porter une mère, c’est aussi lui laisser son espace, lui laisser l’opportunité de rester dans sa bulle, son environnement safe qui la fait plonger elle même dans ses compétences, ses ressources, ses instincts, ses vagues d’émotions sans être parasitée par les peurs, les certitudes, les connaissances, voir les injonctions d’autrui.

    La dernière étude réalisée au @chudenice montre un taux d’allaitement plus élevé pendant la période Covid en lien avec la limitation des visites dans le service de maternité…

    – Une intimité parfois incompatible avec les visites

    – Une fatigue qui favorise l’abandon de l’allaitement

    Aujourd’hui, faut-il maintenir les restrictions ?

    Les bébés nés en période Covid ont reçu moins de laits artificiels que le groupe « hors pandémie » (4,5 % contre 7,3 %).

    Futures mamans, c’est un village dont vous avez besoin pour vous nourrir affectivement, mais c’est avant tout batir votre propre maison pour faire de votre espace votre propre Coccon !

    Love Peace & Milk

     

    Photo by the best @enviedeshoot avec @moveanddanse @mummood_officiel

    Réference article : Nice-Matin

    Rédactrice : 

    Céline BOURGANEUF
    Consultante en lactation IBCLC
    Accompagnante BN, Approche Colson
    celinebourganeuf.com

    Source : OMS, PNNS, HAS, ANAES, AFFSAPS

     

    Telecharger ici le nouveau « Guide de l’allaitement maternel » 2023 de Santé Public France

    Allaitement et alimentation

    Allaitement et alimentation

    Allaitement & Alimentation

    « L’allaitement, une continuité »

     

    D’un point de vue hormonal et nutritionnel, l’allaitement maternel est en quelque sorte un prolongement de la grossesse, de l’accouchement. 

     

    Les besoins vitaminiques et minéraux sont quasi identiques, le besoin en eau augmente (au moins 2,5L par jour pour compenser le volume de lait produit, 800ml/24h en moyenne). La dépense énergétique est similaire au troisième trimestre. On estime que les besoins supplémentaires sont d’environ de 500 kcal par jour, qui évoluent au fil de l’allaitement : 595 kcal/jour entre 0 et 2 mois post-partum, et de 670 kcal/jour entre 3 et 6 mois. Il faut ainsi adapter votre alimentation en fonction. Pour cela, vous pouvez ajouter deux collations à votre alimentation journalière classique. Ce n’est pas le moment de faire un régime ! 

     

    Le lait maternel est toujours nourrissant. 

    Les recherches ont noté que l’alimentation n’a pas d’impact sur le taux lacté des principaux constituants du lait (protéines, lactose, cholestérol, calcium…).

    Pour les lipides (=le gras), la quantité reste stable dans le lait, quelque soit l’alimentation maternelle. En revanche, la qualité des lipides lactés dépend de nos apports alimentaires, comme le taux lacté de certaines vitamines liposolubles. 

    Ainsi il est préférable de consommer des acides gras essentiels ou à longue chaîne comme le DHA, essentiels pour le bon développement du cerveau et du système nerveux de notre enfant. On les trouve particulièrement dans les poissons (favorisez les petits gras). 

     

    Les besoins en vitamine D pendant l’allaitement

    Cette hausse des besoins commence dès la grossesse, où le fœtus dépend entièrement des apports maternels. Le développement rapide du fœtus pendant la dernière partie de la grossesse tend à limiter les réserves de vitamine D de la mère à mesure que l’incorporation de calcium dans le squelette s’accroît pendant le dernier trimestre de grossesse.

     

    Au cours de l’allaitement, il est préférable de consommer suffisamment de nutriments pour vous même mais également pour les fournir à votre bébé au travers de votre lait maternel. Pour les nourrissons qui sont exclusivement allaités, le lait maternel sera ainsi leur seule source de cette vitamine.

     

     En France, 80% de la population adulte présente une insuffisance en vitamine D. Comme le taux lacté de la vitamine D (ainsi certaines vitamines liposolubles) est fonction des apports maternels, il est alors recommandé de vous supplémenter et de supplémenter votre bébé pour optimiser les apports en vitamine D. 

     

    Dans son avis paru en 2021, l’Anses a retenu l’apport de 10 µg/j, soit 400 UI/j, comme référence nutritionnelle pour les nourrissons de moins de six mois. Une supplémentation en vitamine D est recommandée chez tous les enfants, notamment les enfants allaités (le lait infantile est souvent enrichi en vitamine D).

     

    Cette recommandation est faite de manière générale mais il pourrait être utile de vérifier au cas par cas (à vérifier avec son médecin). En revanche, l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) a fixé une limite supérieure de sécurité à 25 μg/j (1000 UI/j) pour les nourrissons de moins d’ un an et à 50 µg/j (2000 UI/j) pour les enfants de un à dix ans (Efsa 2012).

    Quels sont les aliments riches en vitamine D ?

     

    • L’anguille cuite
    • le hareng
    • le saumon 
    • le maquereau
    • le thon 
    • L’huile de foie de morue
    • Les produits laitiers

     

    Quelques idées reçues :

    L’allaitement favorise-t-il la perte de poids ? 

    Théoriquement, cette dépense énergétique permet à la mère allaitante de perdre du poids en post-partum plus rapidement qu’en absence d’allaitement. Le lait maternel est gras et trouve sa source dans les graisses stockées lors de la grossesse.

    En pratique, c’est très variable : le post-partum induit la fatigue, la convalescence physique, le manque de sommeil, de temps, l’allaitement donne faim, soif… Tout cela induit souvent un fractionnement, une augmentation des apports alimentaires, des repas moins construits, du stress, parfois le métabolisme fait de la résistance… La perte de poids liée à l’allaitement n’est pas une science exacte.

    La production de lait se modifie naturellement au fil des mois dès lors que la diversification alimentaire commence (entre 4 et 6 mois) et que le bébé alterne entre le lait et l’alimentation solide. 

    L’alcool et la caféine ?

    L’alcool : 

    Les particules d’alcool et de caféine passent dans le lait maternel (et disparaissent au bout de quelques heures). Concernant l’alcool, idéalement on garde en tête le principe de précaution : limiter au maximum l’alcool si les tétées sont trop rapprochées. Si on ne peut pas recommander la prise régulière d’alcool pendant l’allaitement, une consommation d’alcool très faible et occasionnelle est compatible avec l’allaitement.

     

    Si vous souhaitez boire un verre pour une occasion, essayez de le prendre juste après une tétée, s’alimenter, et attendez entre 2 et 3 heures avant la prochaine tétée. La seule façon d’éliminer l’alcool dans le sang, et donc dans son lait, c’est de patienter.

     

    La caféine

    Concernant sa consommation, les recommandations sont les mêmes que pendant la grossesse : elle n’est pas interdite mais à limiter (à hauteur de 200mg/jour) en fonction de la tolérance de chaque bébé. 

     

    La caféine en excès peut troubler leur sommeil de jour (siestes) et de nuit. Elle a une demi-vie plus longue dans la petite enfance, avec une élimination encore plus tardive chez les enfants nourris au sein. Certains bébés allaités pourront supporter jusqu’à 3 cafés alors que d’autres même pas un seul. On observe son bébé et on se fait confiance.

    Il est conseillé de consommer la caféine de préférence en début de journée pour éviter les troubles de l’endormissement sur le début de soirée (laisser le temps à la caféine d’être éliminée par l’organisme).

    Le café est la source la plus courante de caféine, mais d’autres aliments et boissons, dont le chocolat ou le cacao (en trop grande quantité), le thé, le cola et certains médicaments, en contiennent également. Le principal métabolite de la caféine agit sur les récepteurs de l’excitabilité neuronale.

     

    Existe-t-il des aliments qui boostent la production de lait maternel ?

    Le corps d’une femme est fait pour allaiter, nous sommes des mammifères, ne l’oublions pas ! Il arrive parfois aussi que les jeunes mamans aient besoin d’un petit coup de pouce pour augmenter leur production de lait pour leur bébé.

     

    L’Academy of Breastfeeding Medecine rappelle qu’avant d’utiliser toute substance pour essayer d’augmenter la quantité de lait, il est utile d’observer la sécrétion lactée maternelle et l’efficacité du transfert du lait à l’enfant.

     

    Rappelons que la consommation d’aliments dits galactogènes ne suffira pas à elle seule à booster une faible lactation.

    L’important est avant tout un allaitement à la demande, sans regarder l’heure, avec des tétés fréquentes et suffisamment longues ; de positionner correctement bébé au sein pour s’assurer qu’il tète bien ; une bonne hydratation ; du repos autant que possible ; une alimentation équilibrée et variée, avec des collations.

     

    Les plantes qui ont ont prouvé leur efficacité pour favoriser la lactation : le fénugrec et le moringa  

     

    Et celles qui sont réputées favoriser la lactation 

    – le fenouil,

    – l’anis,

    – le carvi ou cumin,

    – le galéga

    – le chardon-marie,

    – le chardon béni

    – le malt d’orge (bière sans alcool),

     

    Vous pouvez les consommer sous forme de tisanes en faisant infuser les plantes dans de l’eau chaude cela vous permettra de rester bien hydratée.

     

    La nature est bien faite ! Pendant les 3 premiers jours d’allaitement, l’apport de galactogène n’est pas conseillé : mettre bébé au sein est la meilleure façon de favoriser votre montée de lait. 

     

    Existe-t-il des aliments qui freinent la production de lait maternel ?

    Il existe des aliments traditionnellement connus pour avoir des effets anti-galactogènes (c’est-à-dire qui freinent la production de lait maternel) :

    • la sauge
    • le persil
    • l’oseille
    • la menthe

    Un peu de persil ou de menthe sur une salade est ok bien sûr ! Il est recommandé de ne pas en consommer en trop grande quantité sauf si vous êtes en période de sevrage

     

    Est-ce que certains aliments changent le goût du lait maternel ?

     

    Il n’y a pas d’aliments à supprimer. 

    Il existe un mythe selon lequel certains aliments (ex les choux, l’ail, l’oignon) ou produits sont connus pour donner un goût particulier au lait maternel. Ce mythe provient d’une étude qui n’a pas validé son hypothèse. Il ne faut pas bannir de votre alimentation des aliments pour leur goût (comme pendant la grossesse). Au contraire, cela apprendra la diversité à votre bébé.

    Boire plus d’eau pour produire plus de lait ?

    La maman ne doit pas se forcer à boire énormément, mais avoir une bouteille à proximité permet de ne pas oublier de boire, de s’hydrater correctement et d’étancher sa soif. Les mamans allaitantes ont souvent très soif, ce phénomène est dû à la sécrétion d’ocytocine responsable de la sensation de soir. 

     

    Pendant l’allaitement une bonne hydratation permet de combler les pertes liées à la production de lait, transpiration, irrigation des tissus. Les études montrent que ni l’augmentation ni la restriction de la quantité de liquides consommée n’affectent le volume de lait produit. Pour produire plus de lait, mettez simplement votre bébé au sein, plus fréquemment.

     

    Doit-on changer son alimentation si on veut allaiter lorsque l’on est vegan ?

    Non, mais si on suit un régime végan, l’apport en vitamine B12 et zinc doit être surveillé. Il est nécessaire de garder un bon niveau de B12 en se complémentant. Mais il est tout à fait possible d’allaiter. L’idéal serait de se faire accompagner pour un suivi nutritionnel optimal.

     

    Le lait maternel ne contient pas assez de fer.

    Faux

    Le fer est indispensable pour le bon fonctionnement de l’organisme car il entre en jeu dans diverses fonctions de notre organisme. Le plus important et le plus connu est le transport de l’oxygène, qui se fixe au niveau du fer présent dans l’hémoglobine de nos globules rouges. 

     

    La quantité de fer dans le lait maternel est optimale pour votre bébé, même si elle est moins importante que celle dans le lait de vache. Le fort taux de lactose et de vitamine C dans le lait aide également à l’absorption du fer.

     

    Le lait humain contient peu de fer (0,3 à 0,4 mg/l de fer), mais il est présent sous une forme hautement assimilable, plus facilement absorbable par le bébé que dans le lait de vache ou le lait infantile fortifié en fer. C’est-à-dire que le fer du lait humain est fixé sur des protéines qui en facilitent l’assimilation, et jusqu’à 50 % de ce fer est absorbé par le bébé allaité.

     

    Le taux lacté de fer est constant dans le lait maternel, comme la plupart des autres minéraux. Les variations se feront dans les quantités disponibles et stockées pour la maman.

     

    Un enfant né à terme n’a pas besoin d’un apport supplémentaire de fer jusqu’à 6 mois, au début de la diversification. Les réserves hépatiques en fer du nourrisson, alliées à la biodisponibilité élevée du fer présent dans le lait humain, couvrent les besoins du bébé exclusivement allaité pendant environ les 6 premiers mois. Après 6 mois, on privilégie aux légumes les apports de fer héminique comme les petits poissons, la viande etc.

     

    A noter que l ‘allaitement optimise votre statut en fer : l’aménorrhée de la lactation diminue les pertes en fer.

     

    • Le bébé dispose normalement, à la naissance, d’un important stock de fer acquis pendant le dernier trimestre de la grossesse.

    Pour les bébés nés à terme, le clampage tardif du cordon augmente le volume sanguin du bébé ainsi que ses réserves de fer. 

     

    N’hésitez pas à en parler à votre pédiatre si vous avez des inquiétudes sur l’apport en fer de votre bébé allaité. 

    Rédactrice : 

    Pauline BENAROCH diététicienne & Céline BOURGANEUF
    Consultante en lactation IBCLC
    Accompagnante BN, Approche Colson
    celinebourganeuf.com

    Source : OMS, PNNS, HAS, ANAES, AFFSAPS