Allaitement & Alimentation
« L’allaitement, une continuité »
Introduction
D’un point de vue hormonal et nutritionnel, l’allaitement maternel est en quelque sorte un prolongement de la grossesse, de l’accouchement. l’allaitement est une nutrition naturelle et optimale pour les nourrissons. Il est bénéfique pour la santé de la mère et de l’enfant.
Besoins nutritionnels de la mère allaitante
Les besoins nutritionnels de la mère allaitante sont légèrement supérieurs à ceux d’une femme non allaitante. Ils augmentent au cours des premières semaines d’allaitement, puis diminuent progressivement.
Les besoins en calories sont d’environ 500 kcal supplémentaires par jour. Les besoins en protéines sont d’environ 75 g par jour. Les besoins en vitamines et minéraux sont également légèrement augmentés.
On estime que les besoins supplémentaires sont d’environ de 500 kcal par jour, qui évoluent au fil de l’allaitement : 595 kcal/jour entre 0 et 2 mois post-partum, et de 670 kcal/jour entre 3 et 6 mois. Ainsi, adapter votre alimentation en fonction. Pour cela, vous pouvez ajouter deux collations à votre alimentation journalière classique. Ce n’est pas le moment de faire un régime !
Alimentation équilibrée
Pour couvrir les besoins nutritionnels, l’alimentation est équilibrée et variée. Elle privilégier les fruits, les légumes, les céréales complètes, les produits laitiers et les protéines maigres.
Aliments à privilégier
Les aliments suivants sont particulièrement recommandés pour les mères allaitantes :
- Fruits et légumes : riches en vitamines, minéraux et fibres
- Céréales complètes : riches en fibres et en nutriments essentiels
- Produits laitiers : riches en calcium, en protéines et en vitamines si pas d’intolérance familiale
- Protéines maigres : viande, poisson, œufs, légumineuses
Les besoins en vitamine D pendant l’allaitement
Cette hausse des besoins commence dès la grossesse, où le fœtus dépend entièrement des apports maternels. Le développement rapide du fœtus pendant la dernière partie de la grossesse tend à limiter les réserves de vitamine D de la mère à mesure que l’incorporation de calcium dans le squelette s’accroît pendant le dernier trimestre de grossesse.
Au cours de l’allaitement, il est préférable de consommer suffisamment de nutriments pour vous même mais également pour les fournir à votre bébé au travers de votre lait maternel. Pour les nourrissons qui sont exclusivement allaités, le lait maternel sera ainsi leur seule source de cette vitamine.
En France, 80% de la population adulte présente une insuffisance en vitamine D. Comme le taux lacté de la vitamine D (ainsi certaines vitamines liposolubles) est fonction des apports maternels, il est alors recommandé de vous supplémenter et de supplémenter votre bébé pour optimiser les apports en vitamine D.
Dans son avis paru en 2021, l’Anses a retenu l’apport de 10 µg/j, soit 400 UI/j, comme référence nutritionnelle pour les nourrissons de moins de six mois. Une supplémentation en vitamine D est recommandée chez tous les enfants, notamment les enfants allaités (le lait infantile est souvent enrichi en vitamine D).
Cette recommandation est faite de manière générale mais il pourrait être utile de vérifier au cas par cas (à vérifier avec son médecin). En revanche, l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) a fixé une limite supérieure de sécurité à 25 μg/j (1000 UI/j) pour les nourrissons de moins d’ un an et à 50 µg/j (2000 UI/j) pour les enfants de un à dix ans (Efsa 2012).
Quels sont les aliments riches en vitamine D ?
- L’anguille cuite
- le hareng
- le saumon
- le maquereau
- le thon
- L’huile de foie de morue
- Les produits laitiers
Le lait maternel est toujours nourrissant.
Les recherches ont noté que l’alimentation n’a pas d’impact sur le taux lacté des principaux constituants du lait (protéines, lactose, cholestérol, calcium…).
Pour les lipides (=le gras), la quantité reste stable dans le lait, quelque soit l’alimentation maternelle. En revanche, la qualité des lipides lactés dépend de nos apports alimentaires, comme le taux lacté de certaines vitamines liposolubles.
Ainsi il est préférable de consommer des acides gras essentiels ou à longue chaîne comme le DHA, essentiels pour le bon développement du cerveau et du système nerveux de notre enfant. On les trouve particulièrement dans les poissons (favorisez les petits gras).
Aliments à éviter
Il n’existe pas d’aliments que les mères allaitantes est absolument à éviter. Cependant, certaines substances, comme l’alcool et la caféine, peuvent passer dans le lait maternel et avoir un impact sur le bébé. Il est donc recommandé de limiter leur consommation.
L’alcool
L’alcool passe dans le lait maternel et peut avoir un effet sédatif sur le bébé. Il est donc recommandé de limiter sa consommation à une ou deux verres par jour, et de les consommer de préférence en début de journée (Cf article alcool et allaitement).
La caféine
La caféine passe également dans le lait maternel et peut perturber le sommeil du bébé. Il est donc recommandé de limiter sa consommation à 200 mg par jour, soit l’équivalent de deux à trois tasses de café.
Les idées reçues :
L’allaitement favorise la perte de poids
L’allaitement peut contribuer à la perte de poids, mais il n’est pas une garantie. Le poids de la mère revient généralement à la normale au cours des six premiers mois après l’accouchement.
L’alcool et la caféine sont nocifs pour le bébé
L’alcool et la caféine peuvent avoir un impact sur le bébé, mais il est important de noter qu’ils ne sont pas toxiques. Il est donc possible de les consommer avec modération, en respectant les recommandations.
Les aliments épicés ou amers changent le goût du lait maternel
Il n’existe aucune preuve scientifique à l’appui de cette affirmation. Cependant, les aliments épicés ou amers apprendront la diversité à votre bébé le cas échéant.
Boire plus d’eau pour produire plus de lait
Une bonne hydratation est importante pour la mère allaitante, mais elle n’affecte pas le volume de lait produit. Pour produire plus de lait, il est important de mettre le bébé au sein plus fréquemment.
Doit-on changer son alimentation si on veut allaiter lorsque l’on est vegan ?
Si l’on suit un régime végan, l’apport en vitamine B12 et zinc est à survailler. Il est nécessaire de garder un bon niveau de B12 en se complémentant et il est tout à fait possible d’allaiter.
Le lait maternel contient il assez de fer ?
Le fer est indispensable pour le bon fonctionnement de l’organisme car il entre en jeu dans diverses fonctions de notre organisme. Le plus important et le plus connu est le transport de l’oxygène, qui se fixe au niveau du fer présent dans l’hémoglobine de nos globules rouges.
La quantité de fer dans le lait maternel est optimale pour votre bébé, même si elle est moins importante que celle dans le lait de vache. Le fort taux de lactose et de vitamine C dans le lait aide également à l’absorption du fer.
Le lait humain contient peu de fer (0,3 à 0,4 mg/l de fer), mais il est présent sous une forme hautement assimilable, plus facilement absorbable par le bébé que dans le lait de vache
Existe-t-il des aliments qui boostent la production de lait maternel ?
Le corps d’une femme est fait pour allaiter, nous sommes des mammifères, ne l’oublions pas ! Il arrive parfois aussi que les jeunes mamans aient besoin d’un petit coup de pouce pour augmenter leur production de lait pour leur bébé.
L’Academy of Breastfeeding Medecine rappelle qu’avant d’utiliser toute substance pour essayer d’augmenter la quantité de lait, il est utile d’observer la sécrétion lactée maternelle et l’efficacité du transfert du lait à l’enfant.
Rappelons que la consommation d’aliments dits galactogènes ne suffira pas à elle seule à booster une faible lactation.
L’important est avant tout un allaitement à la demande, sans regarder l’heure, avec des tétés fréquentes et suffisamment longues ; de positionner correctement bébé au sein pour s’assurer qu’il tète bien ; une bonne hydratation ; du repos autant que possible ; une alimentation équilibrée et variée, avec des collations.
Les plantes qui ont ont prouvé leur efficacité pour favoriser la lactation : le fénugrec et le moringa
Et celles qui sont réputées favoriser la lactation
– le fenouil,
– l’anis,
– le carvi ou cumin,
– le galéga
– le chardon-marie,
– le chardon béni
– le malt d’orge (bière sans alcool),
Vous pouvez les consommer sous forme de tisanes en faisant infuser les plantes dans de l’eau chaude cela vous permettra de rester bien hydratée.
La nature est bien faite ! Pendant les 3 premiers jours d’allaitement, l’apport de galactogène n’est pas conseillé : mettre bébé au sein est la meilleure façon de favoriser votre montée de lait.
Existe-t-il des aliments qui freinent la production de lait maternel ?
Il existe des aliments traditionnellement connus pour avoir des effets anti-galactogènes (c’est-à-dire qui freinent la production de lait maternel) :
- la sauge
- le persil
- l’oseille
- la menthe
Un peu de persil ou de menthe sur une salade est ok bien sûr ! Il est recommandé de ne pas en consommer en trop grande quantité sauf si vous êtes en période de sevrage
Est-ce que certains aliments changent le goût du lait maternel ?
Il n’y a pas d’aliments à supprimer.
Il existe un mythe selon lequel certains aliments (ex les choux, l’ail, l’oignon) ou produits sont connus pour donner un goût particulier au lait maternel. Ce mythe provient d’une étude qui n’a pas validé son hypothèse. Il ne faut pas bannir de votre alimentation des aliments pour leur goût (comme pendant la grossesse). Au contraire, cela apprendra la diversité à votre bébé.
Source : OMS, PNNS, HAS, ANAES, AFFSAPS
Rédactrice :
Céline BOURGANEUF
Consultante en lactation IBCLC
Accompagnante BN, Puéricultrice IPDE, Doula