La crevasse du mamelon

La crevasse du mamelon

Les crevasses mammaires sont des lésions douloureuses qui apparaissent au niveau du mamelon et de l’aréole pendant l’allaitement. Elles sont la principale cause de douleur à l’allaitement et peuvent entraîner une interruption de l’allaitement.

La gravité des crevasses mammaires peut varier. Certaines crevasses guérissent rapidement avec des soins appropriés, tandis que d’autres peuvent nécessiter un traitement médical.

Les 4 stades de la crevasse mammaire :

  • Stade 1 : La crevasse est superficielle et présente des rougeurs et des démangeaisons.

  • Stade 2 : La crevasse est plus profonde et présente des fissures ou des entailles. Elle peut saigner légèrement.

  • Stade 3 : La crevasse est profonde et présente des bords irréguliers. Elle peut saigner abondamment et être douloureuse.

  • Stade 4 : La crevasse est infectée. Elle est rouge, enflée et douloureuse. Elle peut également être accompagnée de fièvre et de ganglions lymphatiques enflés.

Causes

Les crevasses mammaires sont le plus souvent dues à une mauvaise position du bébé au sein. Lorsque le bébé ne prend pas correctement le sein, il peut tirer, pincer le mamelon et l’aréole, ce qui provoque des lésions.

D’autres causes possibles de crevasses mammaires sont :

  • Une production de lait insuffisante, qui peut entraîner un vide d’aspiration trop fort pendant la tétée.
  • Une infection bactérienne ou fongique du mamelon ou de l’aréole.
  • Une sécheresse cutanée.
  • Une peau sensible.
  • Un frein de langue restrictif
  • Une position dans le ventre créant des tensions du bébé pendant la tétée
  • Un naissance difficile
  • Une malformation du palais
  • Une mobilité réduite au niveau de la machoire inférieure, de langue, des ATM…

Symptômes

Les crevasses mammaires se manifestent par des douleurs au niveau du mamelon et de l’aréole, pendant et après la tétée. Les crevasses peuvent être superficielles ou profondes, et peuvent saigner.

Prise en charge

La prise en charge des crevasses mammaires repose sur les trois piliers suivants :

  • Correction de la position du bébé
  • Soins des crevasses
  • Prise en charge de toute infection

Correction de la position du bébé

La correction de la position du bébé est la mesure la plus importante pour prévenir et traiter les crevasses mammaires. Pour vérifier la position du bébé, il faut s’assurer que :

  • Optimiser le confort de la mère en position semi inclinée
  • Bébé en position ventrale sur sa mère avec l’appui sde ses 4 membres
  • Environnment calme et apaisant

Si la position du bébé est correcte, les salves de succion sont audibles et le transafert de lait est palpable.

Soins des crevasses

Il existe de nombreux produits disponibles pour soigner les crevasses mammaires. Les plus courants sont la véo olio, le miel médical, les pommades à base d’huile d’olive ou de calendula, les gels d’aloe vera, les patchs hydrogel, le baton de Moxa, les compresses au lait maternel…

Prise en charge de toute infection

Si les crevasses sont infectées, il est important de consulter un médecin ou une consultante en lactation IBCLC. Le médecin peut prescrire un traitement antibiotique ou antifongique.

Prévention

Pour prévenir les crevasses mammaires, il est important de :

  • Connsulter une consultante en lactation IBCLC avant la 37 ème semaines de grossesse.
  • Commencer l’allaitement dès la naissance
  • Demander de l’aide à une consultante en lactation si vous avez des difficultés à mettre votre bébé au sein
  • Changer de sein plus souvent en cas de douleur et faire des tétées plus courtes.
  • Ne pas exprimer votre lait pendant les premières semaines d’allaitement, sauf si cela est nécessaire et l’allaitement trop douloureux
  • Bien se laver les mains
  • Utiliser son petit doigt dans la bouche de bébé pour le décrocher du sein

Conseils

Si vous avez des crevasses mammaires, il est important de :

  • Prendre des pauses pendant les tétées pour soulager la douleur.
  • Utiliser un tire-lait pour soulager la douleur et vider vos seins au besoin
  • Appliquer du lait maternel sur les crevasses après les tétées.
  • Éviter les produits détergents agressifs pour laver votre soutien-gorge et vos vêtements.
  • Une douche par jour suffit sauf en cas de forte chaleur.

Avec du soutien, de la bienvaillance, un environnment apaisant et des soins appropriés, les crevasses mammaires guérissent généralement en quelques jours.

Si vous présentez des crevasses mammaires, il est important de consulter une consultante en lactation IBCLC ou un médecin pour obtenir un diagnostic et un traitement appropriés.

 Rédactrice : 

Céline BOURGANEUF
Consultante en lactation IBCLC
Accompagnante BN, Approche Colson
celinebourganeuf.com

Lactation induite

Lactation induite

La lactation induite, ou lactation provoquée, est le fait de déclencher la lactation chez une femme n’ayant jamais été enceinte. Cette pratique est encore peu connue en France, mais elle est de plus en plus pratiquée par des femmes qui souhaitent allaiter un bébé adopté ou conçu par une autre femme que la mère désirant allaiter.

Les raisons de la lactation induite

Les raisons qui poussent une femme à induire sa lactation sont multiples. Elles peuvent être d’ordre personnel, familial ou professionne ou religieux.

  • Personnel : certaines femmes souhaitent allaiter un enfant, mais elles ne peuvent pas ou ne souhaitent pas être enceintes. C’est le cas des femmes qui adoptent, des femmes qui font appel à une mère porteuse, ou des femmes qui ont des problèmes de fertilité.
  • Familial : la lactation induite peut être une solution pour les couples homosexuels qui souhaitent avoir un enfant. En effet, une des deux femmes peut induire sa lactation pour allaiter le bébé.
  • Professionnel : certaines femmes travaillent dans le domaine de la santé ou de l’éducation et elles souhaitent pouvoir allaiter les enfants dont elles s’occupent en faisant don de leur lait.
  • Religieux  : dans certaines religions, la lactation induite permet à la mère adoptante de devenir la « mère de lait », sa propre mère pouvant transmettre les traditions culturelles et la reconnaissance auprès des siens.

Le protocole de la lactation induite

La lactation induite est un processus long et complexe qui nécessite un suivi médical. Il existe différents protocoles, mais le plus courant est celui du Dr Jack Newman, un pédiatre canadien spécialiste de l’allaitement.

Ce protocole consiste en une prise de médicaments pour stimuler la production de prolactine, l’hormone qui déclenche la lactation. Les médicaments les plus couramment utilisés sont la dostinex, le galactogogues et le domperidone.

En parallèle, la femme doit exprimer son lait régulièrement, soit manuellement, soit au tire-lait. L’idéal est d’exprimer son lait toutes les 2 à 3 heures, pendant 15 à 20 minutes et de faire des séances de « power pumping ».

Les chances de réussite

Les chances de réussite de la lactation induite sont variables. Elles dépendent de plusieurs facteurs, notamment de l’âge de la femme, de son état de santé, et de sa motivation.

En général, les chances de réussite sont plus élevées chez les femmes jeunes et en bonne santé. Elles sont également plus élevées si la femme a déjà été enceinte ou si elle a déjà allaité.

Les risques de la lactation induite

La lactation induite peut entraîner certains risques, notamment :

  • Des effets secondaires des médicaments : les médicaments utilisés pour stimuler la lactation peuvent entraîner des effets secondaires, tels que des nausées, des vomissements, des diarrhées, ou des troubles du rythme cardiaque.
  • Une mastite : la mastite est une infection du sein qui peut survenir en cas de mauvaise technique d’expression du lait.
  • Un engorgement mammaire : l’engorgement mammaire est une accumulation de lait dans le sein qui peut être douloureux et gênant.

Conclusion

La lactation induite est une pratique qui peut permettre à des femmes qui souhaitent allaiter de réaliser leur rêve. Cependant, il est important de bien se renseigner sur les risques et les bénéfices de cette pratique avant de se lancer.

Quelques conseils pour réussir la lactation induite

  • Consultez un médecin : le médecin pourra vous aider à choisir le protocole de lactation induite le plus adapté à votre situation.
  • Soyez suivie par une IBCLC : la consultante en lactation est formée pour vous accompagner pendant toute  la durée de la relactation lactation induite et sera vous guider à chaque étape.
  • Soyez patiente : la lactation induite est un processus long et progressif. Il faut compter plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant de pouvoir produire suffisamment de lait pour allaiter un bébé.
  • Exprimez votre lait régulièrement : plus vous exprimez votre lait, plus votre corps produira de lait.
  • Soyez motivée : la lactation induite demande de la motivation et de la persévérance. Si vous êtes motivée, vous aurez plus de chances de réussir.

 

 

 

 

Rédactrice : 

Céline BOURGANEUF
Consultante en lactation IBCLC
Accompagnante BN, Approche Colson
Présidente de l’AFCL (Association Française des Consultantes en lactation)
Présidente de MUM MOOD, Le salon de l’allaitement 

celinebourganeuf.com

Allaitement & prématurité

Allaitement & prématurité

Allaitement & prématurité

L’allaitement d’un bébé prématuré est un démarrage précoce pour lequel la glande mammaire est programmée pour s’adapter aux besoins du prématuré en fonction de son terme et de sa maturité.

Allaiter un bébé prématuré est bien évidemment possible. Nous allons dans cet article comprendre ce qu’est la prématurité et la façon dont se nourrissent les bébés nés plus tôt. Nous verrons également comment la maman et son bébé s’accordent pour mettre en place un allaitement dans un environnement médicalisé et parfois anxiogène.

La prématurité

En France, la grossesse à terme est de 41 semaines d’aménorrhée (absence de règles). Lorsqu’un bébé né entre 37 et 41 SA (semaines d’aménorrhée), le bébé n’est pas envisagé comme prématuré, même si la naissance avant terme peut avoir des conséquences sur les mécanismes de succion, (la coordination entre la succion et la déglutition, la respiration et donc sur l’allaitement), la prise en charge sera la même que pour un bébé né à 3500g à 41 SA.  En France on compte 55 000 à 60000 naissances par an. 

Les 4 grands stades de la prématurité :

  • Extrême : entre 22 SA et 27 SA +6 jours
  • Grande : entre 28 SA et 31 SA +6 jours
  • Modérée : entre 32 SA et 33 SA +6 jours
  • Tardive : entre 34 SA et 36 SA

En ce qui concerne l’allaitement, c’est à partir de 32 SA le plus souvent, que le bébé commence à développer une succion efficace pour se nourrir par lui-même. Avant ce stade, les tétées son dites non-nutritive mais reste un élément moteur de stimulation de la lactation et l’apprentissage de la succion. Avant 28 SA les mises au sein sont tout aussi intéressantes dans le développement sensoriel et la sécurité affective qui représente dans une tétée pas moins de 80 %. Mettre son bébé à la bonne adresse sur le sein de sa maman pour lui donnner la possibilté de découvrir le sein maternel, le goût du lait, qu’il reconnait, participe à sa maturité.

La spécificité des nourrissons prématurés est leur instabilité neuro-végétative. En effet, leurs fragilités sur les plans cardio-respiratoires, digestifs et thermiques. L’immaturité est à la fois physique, physiologique, métabolique et neurologique. Ce sont ces facteurs, associés à la tonicité, la fatigabilité et l’éveil du nouveau-né, qui déterminent les faisabilités des tétées.

Certaines pathologies néonatales digestives le plus souvent nécessite également un apport en lait maternel pour préserver la flore intestinale.

Le lait maternel, un indispensable pour les bébés prématurés

La HAS (Haute Autorité de Santé) recommande pour tous les grands prématurés un apport nutritionnel essentiellement au lait de mère. En effet, le lait humain présente des bénéfices considérables pour le nourrisson, à court, moyen et long terme.

  • Une réduction conséquente des risques d’infections.
  • Une amélioration de la tolérance digestive.
  • Un meilleur développement neurologique.
  • Une diminution des complications tardives de la prématurité.

Les femmes peuvent faire le choix de ne pas allaiter ou tirer leur lait. Il est important de ne pas culpabiliser et d’accepter nos propres limites.

Si les bébés ne peuvent pas bénéficier du lait de leur maman, les lactariums fournissent du lait dit de mère donneuses pour alimenter les prématurés. Ces derniers collectent les dons de lait d’autres mères allaitantes, le précieux liquide pour ensuite l’adapter au plus près des besoins des bébés prématurés. Les apports sont souvent supérieurs à la quantité disponible dans les lactariums. Ainsi, les nourrissons en extrême et grande prématurité sont prioritaires.

Comment allaiter un bébé prématuré ?

Les bébés nés avant 32 SA sont nourris essentiellement par sonde gastrique. Il s’agit d’une alimentation continue à discontinue dans un premier temps pour reproduire la nutrition du cordon ombilical. Quand la maturité digestive le permet, elle devient plus importante avec des quantités progressives et une observation de la capacité à digérer. Ce mode d’alimentation n’empêche pas les mises au sein. L’allaitement de ces grands prématurés consiste principalement à favoriser les contacts en peau à peau, très importants pour bébé et maman, mais aussi pour une approche de la succion au sein.

Après 32 SA, il y a trois phases pour le prématuré à passer en alimentation autonome.

  • Nutrition parentérale qui utilise la voie veineuse, qu’on tente d’ôter au plus vite.
  • Nutrition entérale qui est une voie digestive par sonde gastrique en continue ou en discontinue (dit en Bolus).
  • Nutrition orale, c’est-à-dire classique, par la bouche.

Les trois sont possibles en parallèle. Le bébé peut par exemple téter puis être complété par voie digestive (sonde gastrique) et avec une source veineuse d’apport en continue.

L’objectif est de parvenir à une autonomie alimentaire. Pour cela, la fréquence de la proximité et des mises au sein développent le mécanisme de succion et de lactation. L’allaitement est à la demande, la mise au sein se fait en période de veil et de sommeil car la succion est tout aussi efficace.

Cependant, il peut y avoir des retours en arrière. Il est intéressant de trouver un juste équilibre entre les besoins du bébé, le désir des parents et les décisions médicales. L’implication et l’investissement des parents dans les soins en général, et le contact à la bonne adresse du bébé sur sa maman favorise l’autonomie alimentaire.

À partir de 37 SA, le retour à la maison se fait comme pour un bébé à terme. Cependant, ces nourrissons nécessitent une certaine vigilance. En effet, ils ont un système succion/déglutition/respiration mature, mais ce sont des petits plus fatigables. Par conséquent, ils s’endorment parfois plus vite au sein, ce qui peut limiter la stimulation de la lactation et la prise de poids. La clé avec ces nouveau-nés est de comprendre que leurs besoins ne sont pas tout à fait les mêmes qu’un bébé à terme. Ainsi, ils nécessitent des tétées plus fréquentes et il est important de surveiller leurs selles et leurs urines. On peut les aider au démarrage avec une expression manuelle, aussi appelée compression mammaire, pour que le lait arrive plus rapidement.

Comment favoriser la lactation maternelle ?

Lorsque les mises au sein ne sont plus complexes et plus rares, la stimulation de la lactation se fait par expression manuelle et/ou au tire-lait. L’idéal est de commencer de façon précoce et intense : 8 à 10 fois par jour. L’investissement de la mère est donc encouragé et soutenu pour que la montée de lait se passe au mieux. En effet, le contexte de l’hospitalisation et l’état psychologique peuvent rendre le déclenchement et la poursuite de la lactation parfois plus complexe.

En néonatalogie, le dispositif de la fleur de lait est là pour encourager les mères dans leur lactation et évaluer l’autonomie alimentaire de son bébé. Il s’agit d’une fleur à colorier afin que la femme mesure les progrès et l’évolution de son allaitement. Un tableau journalier permet également tout comme les applications de répertorier le mode d’expression, le temps d’expression et la quantité de lait exprimée. Pas de panique, il y a des jours avec et des jours sans. La quantité n’est pas le seul moyen de mesurer l’efficacité de sa lactation.

La quantité de lait exprimée peut varier en fonction de l’état émotionnel de la maman, de la fatigue, de la douleur et du stress. La lactation étant en lien direct avec les taux hormonaux (prolactine, ocytocine), la variation de celles-ci joue un rôle indispensable dans la production et surtout l’éjection du lait. Pas d’inquiétude, la variation est transitoire et parfois en quelques jours les difficultés sont résolues.

De plus, même si la lactation ne s’est pas mise en place dès le début pour des raisons psychologiques ou médicales, il n’est jamais trop tard pour la stimuler.

Le rôle des professionnels de santé est majeur pour accompagner les mamans dans la découverte de sa lactation, du fonctionnement de ses seins et de l’expression du lait. L’objectif est de rendre les mères actrices de leur allaitement, ce qui aide à moins subir la situation et gérer de manière autonome l’alimentation de leur nourrisson.

Comment allaiter son bébé prématuré en néonatalogie ?

L’hospitalisation d’un nourrisson prématuré est un passage difficile. En effet, la fragilité de l’état de santé du bébé fait vivre des moments de grandes variations émotionnelles. Les consultantes en lactation IBCLC étant peu ou pas présentes dans certaines néonatologies, il est intéressant pour les mamans de s’informer par elle-même et d’avoir leur propre consultante en lactation pour les accompagner et les protéger dans leur choix. Je recommande également en lecture, le guide de l’allaitement du prématuré pour vous éclairer dans les moments de doutes.

Voici quelques conseils pour vivre cette période :

  • Favorisez au maximum le contact proximal avec votre bébé. Il y aura des fausses routes, mais les mises au sein ne comportent pas de risque, contrairement à ce qui était dit autrefois en néonatalogie.
  • Faites-vous accompagner sur le plan psychologique pour faire face à l’anxiété, la culpabilité et la détresse face à l’impuissance le plus souvent.
  • Demandez et acceptez du soutien. En effet, en privilégiant votre bien-être et en allégeant votre charge mentale, vos proches vous aideront à sécréter de l’ocytocine indispensable pour votre allaitement.
  • Investissez le service de néonatalogie. La durée d’hospitalisation peut être longue, il est ainsi intéressant d’en faire un lieu familier et d’y apporter des éléments personnels (odeur de la maison, photo, livre, cadeaux de naissance, carnet secret) afin de s’y sentir à l’aise. Cela contribue à votre moral, renforce votre lien d’attachement et optimise votre allaitement.

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Rédactrice : 

Céline BOURGANEUF
Consultante en lactation IBCLC
Accompagnante BN, Approche Colson

contact@celinebourganeuf.com
celinebourganeuf.com

Source : OMS, PNNS, HAS, ANAES, AFFSAPS

 

Allaitement & prématurité

par Céline Bourganeuf | "Milkshaker" Le podcast qui agite les neurones !